La Quête
Texte perso #3
LA QUÊTE
Trouver n'importe quoi pour entrer dans l'action
Renoncer souvent à ses rêves et ses passions
Parce qu'il faut bien se faire une raison
"Le blues du business man" est l'hymne de l'illusion
On cherche un métier qui nous accorde de l'importance
On bosse comme des fous pour se donner toutes ses chances
On essaye de s'adapter, de suivre la tendance
Et dire qu'on croit que c'est ce qui donnera à notre vie son sens !
Et on se bat, on se bat
De la conscience de soi au trépas
On se bat, on n'arrête pas
On veut sortir du lot, montrer qu'on est là
Trouver n'importe qui pour un peu de tendresse
Renoncer à son idéal, par réalisme ou par paresse
Parce qu'on donnerait tout pour la simple promesse
D'une "Chanson des vieux amants" chantée comme une caresse
On cherche la première personne susceptible d'être l'âme soeur
On se délecte avec prudence et bonheur de cette douce liqueur
On essaie de n'en goûter que le miel et la sueur, sans les pleurs
Et dire qu'on croit que c'est ce qui apportera à notre vie sa lueur !
Et on court, on court
On attend que le frisson nous parcoure
On continue, on court toujours
Mais c'est comme crier dans l'oreille d'un sourd
Trouver à tout prix quelque chose pour nous rassurer
Renoncer à la logique et aux limites de la vérité
Parce qu'on a besoin sans cesse d'être guidés
Et que "Tant d'Angélus" est devenu l'évangile des Athées
On cherche un moyen de se soulager et de comprendre
On croit que le silence est parfois un bon moyen de se faire entendre
On a l'espoir qu'il restera de nous plus que poussière ou cendres
Et dire qu'on croit que c'est ce que notre vie nous aura permis d'apprendre !
Et on se ment, on se ment
Par peur, par faiblesse, ou juste aveuglément
Avec conviction et foi on se ment
Pour animer notre vie et apaiser notre tourment
Indépendamment, ces quêtes ou chimères prêtent à sourire
Mais quand on vit dans la crainte permanente de l'avenir
Avec la triste impression que le meilleur de notre vie, c'est nos souvenirs,
On cherche la moindre satisfaction qui nous fera regretter de mourir...
Texte protégé ©Claire Esteve-Lorgeas